Face à la persistance de la corruption et de l’impunité et sur fond d’obligation d’exemplarité, les décisions présidentielles renvoient à un rejet net et catégorique des dépassements qui avaient conduit à la subtilisation des valeurs et des objectifs de la Révolution tout au long de ces dix dernières années.
Rejetés par une bonne partie du peuple, incapables de tenir leurs promesses, plus contestés que défendus, beaucoup d’acteurs et des partis politiques perdent de plus en plus du terrain face à l’incroyable ascension de Saïed qui ne cesse de désarmer ses adversaires. Des adversaires à qui il fait peur au point de leur faire perdre la lucidité. Ni vu, ni vraiment connu, le verdict tombe et bas les masques. C’est que la rectification du processus démocratique imposait des décisions exceptionnelles et capables de répondre aux aspirations et aux attentes des Tunisiens. C’est ainsi qu’en vertu d’un décret présidentiel portant sur de nouvelles mesures et paru dans le Jort, le Président de la République a décidé de maintenir toutes les activités du Parlement suspendues, de garder la levée de l’immunité parlementaire des députés et de suspendre toutes les indemnités et avantages accordés au président du Parlement et à ses membres, de supprimer l’Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi et se charge de l’élaboration de projets d’amendements relatifs aux réformes politiques, avec le concours d’une commission qui sera créée par décret présidentiel. Le Président de la République se charge aussi de promulguer des textes sous forme de décrets-lois après réunion du Conseil des ministres et d’exercer le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement présidé par un chef de gouvernement.
Face à la persistance de la corruption et de l’impunité et sur fond d’obligation d’exemplarité, les décisions présidentielles renvoient ainsi à un rejet net et catégorique des dépassements qui avaient conduit à la subtilisation des valeurs et des objectifs de la Révolution tout au long de ces dix dernières années. Au vu de leurs limites qui les empêchaient de s’identifier aux aspirations du peuple, l’on se demande aujourd’hui si les parties qui s’étaient proclamées comme uniques responsables des affaires du pays sont désormais capables de s’acheter une nouvelle conduite ? De s’interroger sur les raisons de leur échec ? De tenter d’en comprendre les ressorts internes et les leviers ?
Il faut dire que se laissant emporter par des rétributions et des gratifications dont l’impact sur leur mode de vie était clair et flagrant, ils n’ont jamais donné l’impression de pouvoir véhiculer la reconversion, ou encore la grande restructuration souhaitée. Oui, aujourd’hui pour l’entente, l’alliance et la concorde. Non, cependant, pour la persistance de l’impunité, là où beaucoup s’en donnent encore à cœur joie et sans scrupules.
Si les décisions présidentielles sont destinées à remettre de l’ordre dans un paysage politique soumis à tous les aléas, là où de nouvelles pratiques avaient vu le jour et ont contribué depuis plus d’une décennie à entretenir une spirale de corruption et de malversations, l’idée que certaines parties soient replacées, à travers leurs différentes composantes, à leur juste place ne date pas cependant d’hier. La crédibilité de la plupart des acteurs s’était, en effet, fortement dégradée. Pareille déformation s’était notamment répercutée sur les véritables besoins et impératifs du pays, lesquels étaient, du reste, ignorés sous l’effet d’arguments fallacieux. Mais aussi et surtout sur une gouvernance et une gestion des ressources publiques le plus souvent mal orientées. Cela était visible dans les décisions et les prises de position sur des dossiers bien particuliers, à l’instar notamment de l’affaire de la suspension de la production du phosphate et dans laquelle un député était indubitablement impliqué sans que personne n’osait lever le petit doigt, ou encore la volatilisation des dons étrangers pour lesquels on ne trouve pas toujours de traçabilité. Il ne venait pas à l’esprit de ceux qui assistaient et qui prenaient garde à cette politique de s’interroger sur les conséquences de leurs actes. Nous sommes conscients du fait que tout effort et toute action sont aussi faits d’erreurs et de maladresses, parfois inévitables, mais il y a des défaillances qui ne peuvent constituer une excuse aux dérapages.
Dans un milieu où le dérapage était considéré comme un fait ordinaire, le paysage politique a pris une mauvaise tournure depuis que certains opportunistes y avaient pénétré par la fenêtre et non par la porte. Ce qui est cependant frustrant c’est que tout le monde parlait au nom du peuple, mais on faisait comme si l’intérêt des Tunisiens n’était plus que la somme d’intérêts particuliers que les uns et les autres n’hésitaient, et n’hésitent pas toujours à défendre sans la moindre réserve. Pareil dérapage se traduit par une confusion dans les rôles, les prérogatives et les vocations que le Président de la République se donne aujourd’hui le devoir de rectifier.
Moncef Khanfir
24 septembre 2021 à 09:26
C’est archi faux Mr Mesteri !!: Dans quel pays vivez-vous? Les discussions de salon n’ont aucune valeur sortez dans la rue!
Le peuple est à 100% derrière KS, homme intègre et patriote. Le pays est géré correctement et bientôt quand l’état éradiquera les brebis galeuse, le Tunisie repartira de plus belle!
Attention à ce que vous écrivez!!